In Situ, artistes en résidence dans un collège
De septembre 2018 à juin 2019
Département de la Seine-Saint-Denis
Les Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis
L’infini Turbulent – Thomas Chopin
Intervenants:
Chorégraphe : Thomas Chopin, danseurs: Johanna Levy, Simon Tanguy, Guillaume Mitonneau, Benoit Armange, Anne-Sophie Gabert, Nordine Hamimouch, musiciens :
Anthonin Leymarie, Gaspard Guilbert, créateur lumière : Antoine Duris, costumière :Sonia Bosc, chargé de production : Aurore Stalin
« Ce que je mets sur le plateau, je lʼai traversé. Jʼai besoin de connaître physiquement les événements que je veux mettre en scène. Je pratique le corps social comme discipline et je tente dʼen livrer une approche totalement distancée, non dénuée d’affect, presque sociologique. Une étude de cas.
Actualités Saison 2018-19
La Compagnie L’infini Turbulent et Thomas Chopin sont engagés sur 3 projets de création et un en diffusion sur la saison 2018-2019.
· Le Charme de l’émeute: Pièce chorégraphique pour 5 danseurs avec Johanna Levy, Anne-Sophie Gabert, Nordine Hamimouch, Simon Tanguy et Benoit Armange
Les émeutes se multiplient partout dans le monde. Entre les élans spontanés de violence et la mise en place de nouveaux moyens de contestation lʼheure semble être à la révolte. Il y a ceux qui ont les mots et ceux qui ont les gestes.
Pièce chorégraphique pour 5 danseurs prévu en Janvier 2020, Insurrection donnera à voir différentes manières dʼêtre en situation de révolte, avec en creux une interrogation sur la violence politique et l’excitation révolutionnaire en ce début du 21ème siècle. Les répétitions démarreront à l’automne 2018. Thomas Chopin vient d’obtenir une bourse d’aide à l’écriture de Beaumarchais-SACD pour ce projet.
Avec les élèves : Travail sur les prises et occupations d’espaces, sur le poids des corps et leur soulèvement, le contact des corps dans la masse, les gestes de révolte, les émotions et les revendications.
· Chair de la chair: Pièce chorégraphique pour 2 danseurs avec Johanna Levy et Simon Tanguy
A l’heure de la bienveillance généralisée, beaucoup de familles restent dans des situations ou les violences physiques, vocales et verbales sont omniprésentes.
Et les « bienveillants » ne sont pas à l’abri des débordements de leurs progénitures. Comment mon enfant, chair de ma chair tant désiré et fantasmé, arrive à ce point à m’échapper?
Avec les élèves : Rapports parents-enfants, les contacts physiques entre violence et tendresse, les états de crise, l’affirmation de soi, devenir adulte…
Maître du désordre: Solo clown-danse avec Simon Tanguy
Dans une scénographie composée d’objets qui peuplaient son grenier, de ses archives vagabondes, de peaux de bêtes fétiches, d’instruments dont il a voulu jouer et des livres qu’il n’a jamais lus, un homme-femme-animal se bat avec ses démons, avec un mode d’être divisé. Dans une urgence, il danse, chante, parle, brasse, détruit, rebricole, prédit, rêve, imagine et dérive. Dans ce solo, Simon Tanguy, danseur, et Thomas Chopin, chorégraphe, souhaitent s’inspirer des figures du désordre, tels que le clown primitif, le demi-dieu, le fou du village, l’homme-orchestre. Dans une logorrhée de mouvements et de débordements, le danseur se métamorphosera en clochard celeste, véritable figure prophétique, capable de prédire l’Avenir. Ce débordement d’énergie mettra en perspective un besoin commun aux hommes et aux femmes de lutter contre le vide, l’ennui, l’absurdité. Entre ivresse et danse, dans un esprit dyonisiaque, les deux artistes proposeront une physicalité excentrique appellant le public à se sentir vivre.
Avec les élèves: Le clown, l’improvisation, la parole automatique, le jeu, la métamorphose…
· La Montagne : Solo Clown-Danse avec Guillaume Mitonneau / créée le 6 Octobre 2018 en Essonne et en Février au Théâtre Le Samovar à Bagnolet.
Tout le monde aura un jour eu le trac, cette peur de tomber face aux autres, la peur de perdre sa dignité. Un trou de mémoire, un tremblement incontrôlé, des manifestations physiques qui vous déstabilisent. Désormais pris au piège. Il faut donner l’impression de maitriser la situation pour échapper au ridicule.
Avec les élèves : venir se présenter et parler devant un public, proposer un projet, trouver de l’assurance face aux autres, faire l’expérience du trac, trouver de la distance par l’humour.
«Quand jʼinterviens auprès dʼun groupe dʼadolescents, ce qui mʼimporte en premier lieu est de savoir à qui jʼai affaire. Je les observe dans différentes situations de jeu et de vie.
Comment se comportent-ils entre eux, vis à vis dʼeux même et des adultes qui les encadrent ?
Comment bougent-ils, quels sont leurs complexes, leurs forces ?
Ce quʼils écoutent comme musique, ce quʼils ont à raconter, la manière dont ils parlent, rigolent etc...
Tout mʼintéresse comme un anthropologue dʼune population adolescente troublée par le passage à l’âge adulte et à fortiori à la maturité. Cette observation et la mise en mouvement de ce quʼils sont me donnent la matière dʼune écriture scénique et chorégraphique que jʼentreprends avec eux.
Ce que je retiens des rencontres avec les adolescents est l’attachement instantané ressenti pour eux mais aussi de la violence de ce quʼils vivent profondément (honte, amour, stupeur, tristesse etc..) témoignant de l’étrangeté des transformations physiques et psychiques quʼils subissent
· L’intention et le calendrier
L’adolescence est une période d’expérimentations, de vives émotions, de prise de risques mais qui ne s’exprime que rarement hors du «cercle».
L’intention des ateliers artistiques est de donner la parole aux corps et de le partager aux autres sur une scène de façon à traduire les émotions, les non dits, les rêves et prises de risque des adolescents.
Les thèmes (la révolte, la gestion des émotions, la présentation de soi, les challenges, les complexes...) et les disciplines spectaculaires (danse, théâtre, clown...) de la Cie L’infini turbulent seront abordés avec les élèves pour aboutir à une création chorégraphique.
La danse nous permettra dʼaborder le rapport au corps, au contact et à la pudeur, le clown et le théâtre de retranscrire de manière symbolique ou stylisé les états et les complexes de chacun.
La notion de prise de risque sera abordée par le fait de se mettre en scène et de jeter son corps dans la bataille, pousser les limites du corps, son endurance, sa vélocité mais aussi dépasser ses inhibitions.
Tout au long de la résidence, les élèves suivront le processus de travail de la compagnie en position d’observateur, de spectateur, et d’acteur pour aboutir in fine, à leur propre création.
La compagnie sera présente au collège environ 1 semaine par mois alternant entre des temps de travail personnel dans l’espace qui lui sera mis à disposition et des temps d’ateliers en direction des élèves de classe référente
· Quels sont les liens envisagés entre les matières enseignées au collège et les
recherches Artistiques (disciplines et thématiques) de la Cie L’infini Turbulent ?:
Arts Plastiques :
La danse, le théâtre ont toujours été en lien avec les arts plastiques.
Les arts plastiques et le spectacle vivant travaillent la matière de l’objet, de l’espace et du corps.
Quelles sont les représentations de la danse, du corps et du mouvement dans l’histoire de la peinture, de la sculpture ou encore de l’image?
Beaucoup d’artistes ont été attirés par les saltimbanques et les danseurs comme Rodin, Degas, Seurat, Picasso…Des rencontres multiples se sont produites entre les plasticiens et les chorégraphes notamment par le biais de la scénographie, du costume ou encore de la lumière. « Portrait de l’artiste en saltimbanque » de Jean Starobinski est un livre très intéressant sur ces fascinations réciproques.
Les élèves pourront avoir la possibilité d’expérimenter la chorégraphie comme la peinture ou la photo ou encore de s’inspirer de ce qu’ils voient en répétition pour produire une œuvre plastique.
Français :
Le langage du corps n’est pas celui des mots, néanmoins l’un ne peut pas se passer de l’autre et vice versa.
Quelles sont les œuvres chorégraphiques qui s’inspirent de la littérature ?
Quels sont les œuvres littéraires s’inspirant du spectacle vivant, de la danse ou encore du cabaret ?
Comment à partir d’un roman ou d’une poésie composer de la danse ou du théâtre ?
Existe-t-il un théâtre de didascalies ou l’action prendrait le pas sur le mot ?
Pour la pièce Ordalie nous avons travaillé sur L’infini Turbulent, Connaissances par les gouffres et Misérable Miracle de Henri Michaux pour la composition chorégraphique. La pièce La Montagne s’inspire entre autres de Actes sans parole de Samuel BecketL’heure où ne savions rien l’un de l’autre de Peter Handke peut servir de support à la création de séquences chorégraphiques jouées et dansées par les élèves.
L’Association Beaumarchais-SACD a proposé à Thomas Chopin d’écrire un livre sur la création Insurrection (titre provisoire). Un temps d’échange est envisageable sur ce projet avec lui mais aussi avec un l’éditeur.
Education physique et sportive :
Depuis toujours le sport, la danse et l’acrobatie sont des disciplines associés. L’origine de la gymnastique est notamment acrobatique.
Comment les artistes peuvent apporter un supplément artistique aux prouesses du corps ?
Comment chorégraphier le sport ?
Comment travailler le mouvement dans le sport en mettant l’accent sur la beauté, sur la relation à l’autre et au groupe en sortant pour un temps de l’objectif de la compétition ?
Beaucoup de danseurs de la Cie L’infini turbulent viennent du sport, leurs témoignages peuvent être intéressants notamment sur les questions d’hygiène de vie.
Simon Tanguy a comme formation sportive le judo, Anne-Sophie Gabert la gymnastique et Guillaume Mitonneau le ski acrobatique.
Education musicale :
La musique est omniprésente dans les pièces de danse et de théâtre physique. Le silence est souvent perçu comme un challenge. Dans le silence le corps doit être la partition musicale.
Est-ce que le fait de bouger son corps en musique permet de mieux comprendre l’œuvre ?
Engager son corps dans le rythme et la mélodie peut permettre à l’élève d’appréhender la musique différemment.
A partir du répertoire appris en classe, nous pourrons éprouver par le corps ce que cela nous inspire. L’utilisation de son corps comme d’un instrument de musique est une piste intéressante à partir des notions de rythme et de vitesse, de mélodie et d’émotion.
Histoire-Géographie :
Le projet le plus important de la compagnie porte sur les insurrections. Une des sources d’influence est notamment l’exposition Soulèvement de Georges Didi- Hubermann. Il étudie à travers l’histoire de l’art les images, les gestes et les signes des insurrections.
http://soulevements.jeudepaume.org/
Comment comprendre l’histoire à partir des comportements et des corps ? du mouvement et de l’espace ? Thomas chopin a une Licence d’Histoire et ses questions sont omniprésentes dans sa recherche. Quels sont les gestes qui perdurent à travers les âges dans les révoltes ? Comment chorégraphier des faits historiques ?
Parcours culturel propsoé par les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
Festival défricheur dédié aux écritures chorégraphiques contemporaines, les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis présentent des œuvres portant un regard aigu et poétique, un questionnement constant sur notre monde. Le festival est devenu un rendez-vous incontournable de la danse contemporaine, qui, en donnant à voir des œuvres originales et en révélant au public des aventures artistiques et humaines, ouvre le champ du regard vers des horizons cosmopolites. Chaque année, une dizaine de théâtres du Département accueillent plus d’une vingtaine de compagnies de différents pays, et les invitent à présenter leurs questionnements et leur regard sur le monde.
Menés par le service des relations avec les publics, les ateliers du regard sont l’occasion d’aiguiser le sens critique et esthétique du public, pour mieux comprendre et apprécier les propositions chorégraphiques. Ces ateliers sont rythmés par des échanges autour d’images, d’œuvres chorégraphiques. Les ateliers du regard visent à un apprentissage de la lecture d’images, en stimulant la curiosité et en facilitant l’accès aux créations. Ils sont souvent proposés en accompagnement de sorties spectacles et/ou d’ateliers chorégraphiques avec un artiste intervenant.
Le service des relations avec les publics peut intervenir sur différentes thématiques :
• sur l’histoire de la danse contemporaine
• sur l’esthétique d’un chorégraphe spécifique
• sur un spectacle choisi
• sur une thématique suggérée par la structure partenaire ...
Propositions de parcours culturel pour la saison 2018/2019 pour la classe référente :
- « Requiem pour L. » d’Alain Platel et Fabrizio Cassol en novembre 2018 au théâtre national de Chaillot à Paris
- Festival la grande échelle, au Monfort théâtre à Paris
- Un spectacle du Nouveau théâtre de Montreuil couplé de la visite du lieu
- Visite du centre national de la danse
Autres sorties culturelles à définir
Édition 2019 du festival des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
Les rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis sont la structure culturelle associée à la résidence.